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Europe: Extrême droite toute !

Une bien triste date que ce dimanche 9 juin 2024 pour l’Europe de la liberté, du progrès, des droits humains et de la tolérance. L’Union Européenne, à cinq exceptions de haut symbole près, bascule dans le giron de la haine de la différence, de l’exclusion de l‘étranger, de l’absolutisme nationaliste et de l’enferment culture/civilisationnel.


Manif à Paris le 9 juin 2024 au soir - Ph. Paris Match


C’est fait, avec 189 sièges, les partis d’extrême droite sont les grands vaiqueurs des élections europénnes de ce dimanche 9 juin 2024. Allié à la droite traditionnelle, ce large spectre arrive en tête des résulatts de ces échéances électorales, ce qui n'augure d'aucune amélioration dans les mois et les années à venir, la tendance à la droitisation de la société européenne devant aller crescendo.

 

Comme il était désormais prévu, en effet, et tel que nous l’annoncions dans plusieurs* de nos articles, l’Europe a pris résolument le cap de l’extrême droite toute, les résultats des élections européennes de dimanche 9 juin 2024 le confirmant, date qui restera inscrite en lettres moroses dans l’Histoire politique européenne. Ce qui est notable, c’est que les trois ‘’grands’’ pays de l’UE à avoir succombé à la tentation extrême-droitière sont la France, qui a crédité le Rassemblement National d’un score de 31,7% des sièges, le plaçant ainsi et de loin à la tête des partis gagnants de ces européennes, l’Italie qui a fait triomphé ‘’Fratelli d'Italia’, le parti d’extrême droite de la Première ministre, Giorgia Meloni, arrivé en tête avec plus de 28,5% des suffrages, et Allemagne où le parti social-démocrate (SPD : 14,%) dégringole au 3è rang, les partis d’extrême droite et de la droite traditionnelle (CDU et CSU : 16,20%) arrivant en tête. Seuls l’Espagne, le Portugal, le Danemark et la Pologne, pour ne citer que les plus emblématiques, échappent de manière franche aux tentacules de l’extrême droite triomphante dans l’UE.


Si en Italie l’extrême droite est déjà au pouvoir, Emmanuel Macron vient de franchir le pas en ce sens en ce qui concerne celle de la république française, puisque de manière à la fois inattendue et mal-calculée, le Chef de l'Etat a annoncé en soirée de ce même 9 juin la dissolution de l’Assemblée Nationale, tombant de pleins pieds dans le piège que lui a tendu, un peu plus tôt, le Chef jeunot du RN, Jordan Bardella, qui avait ‘’invité-sommé’’ Emmanuel Macron à tirer les conséquences de ces résultats et engager le pays dans de nouvelles élections.


Pourquoi prendre un tel risque, sachant que dissoudre un parlement (la chambre basse ou les deux à la fois) est un acte auquel on recourt en cas de crise politique patente. Est-ce que les résultats des élections européennes du 9 juin dernier participent de quelque manière que ce soit à une telle crise ? - Bien sûr que non, pas tout de suite en tout cas. A moins de considérer le fait que la majorité présidentielle - minoritaire à l'Assemblée nationale de par sa composition et gouverne à la dure à force d'utilisation de ce fameux article constitutionnel 49.3 (1) - ait fait croire à Macron que le triomphe européen de l'extrême droite est une alerte suffisante pour que les autres partis (notamment la droite traditionnelle) en tirent la leçon adéquate et, donc, soient acculés à s'allier à lui pour faire barrage à l'extrême droite à très brève échéance. 


A moins, là également et rien n'est impossible en politique, de considérer que Macron roule pour le Rassemblement National. Celui-ci jubile, en effet, en ce "moment historique'' célébrant comme il se doit sa percée sur la scène politique et institutionnelle, louant de bonnes grâces (elles sont plurielles) cette dissolution, qui est du pain béni consacrant son leadership sur la France pos-macronienne.


Comment expliquer cette dissolution sinon, cet acte ''désinvolte'' de l'adepte du "en même temps"(2) étant un pari risqué, voire hasardeux, l'électorat français pouvant persévérer dans le même penchant ''sympathisant'' envers l'extrême droite (en ces temps de crise sociétale) et lui donner une majorité pouvant conduire à une troisième cohabitation de la Vè république (3). Le recours à la dissolution sans contexte politique évident de crise est un pari que l'on ne peut prendre au hasard. C'est ce que fait néanmoins et dérisoirement Emmanuel Macron, ce qui s'inscrit dans l'illogisme d'un coup de poker non gagnant, comme il ressort d'un sondage IFOP-Paris Match dont les résultats donnent le RN grand vainqueur des législatives prévues les 30 juin et 7 juillet 2024.


En conséquence, en prenant en totale surprise tout le parterre politique national, Macron met le premier pied de l’extrême droite au cœur du pouvoir d’Etat, sachant que le Rassemblement National, profitant de cet « élan » triomphal, sera à n’en pas douter le principal gagnant des élections législatives anticipées auxquelles le corps électoral français est appelé les 30 juin et 7 juillet 2024. Décision irréfléchie, voire irresponsable, sachant que la première leçon à tirer en l'occurrence est que le parti vainqueur d’une échéance électorale engrange d’autres triomphes lors des opérations électorales immédiates, ce que fera le RN dans moins de trois semaines maintenant.

 

En effet, dans « un revirement politique spectaculaire, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l l'Assemblée nationale suite à la défaite cinglante de la majorité présidentielle lors des élections européennes. Le Rassemblement national (RN), mené par Jordan Bardella, a triomphé avec une large avance »(4). Suite à l’annonce du score ‘’historique’’ du Rassemblement National ce dimanche 9 juin, le Président de ce parti avait défié le président Macron de prendre acte de ce résultat. Ce fût une provocation payante, puisque le Chef de l’Etat a agi en novice en dissolvant la Chambre basse. Une véritable aubaine pour le plus jeune radical de France, un autre jeunot à l’ambition débordante, comme le fut un certain temps l’actuel Premier ministre, Gabriel Attal, en départ annoncé désormais et dont l’étoile montante dépérira au lendemain du 7 juillet 2024 en toutes probabilités.


Ainsi donc, en logique mathématique infaillible, l’extrême droite revient au pouvoir d’Etat en Europe à pas cadencés et certains, rappelant un passé pas si lointain que cela et qui a produit des Hitler aux bruits de bottes désastreux, des Mussolini qui ont éclaboussé de leur fascisme le parterre européen et des dictateurs à la Franco et Salazar, qui ont fait faire à toute l’Europe une marche arrière dont elle s’est péniblement sortie et à quel prix !

 

En tout état de cau; jacqeus chirac a se, un peu partout dans le vieux continent, l’extrême droite a repris du poils de la bête et s’est déclarée prête à prendre le pouvoir, comme l’a annoncé sans modestie aucune Marine Le Pen et avec grande arrogance, en affirmant sans le moindre doute : « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous accordent leur confiance ». Le comble, ce sont les électrices et les électeurs européen.ne.s qui ont décidé de remettre en selle une extrême droite au bilan dévastateur sur la vie citoyenne.

 

Or, si l’Histoire nous a appris quelque chose, c’est que les mêmes erreurs se soldent par les mêmes conséquences. En réinstallant l’extrême droite au cœur des centres de décisions d’Etat, et donc du système de pouvoir étatique, l’Europe se fraie un autre chemin vers l’inconnu, celui emprunté par le nazisme et le fascisme durant les années 30-40 du 20è siècle !


Si l'on observe de manière objective la dynamique enclenchée depuis quelques temps dans le paysage politique et partisan français, Jordan Bardella sera nommé le 2è jeune Premier ministre de la république immédiatement au lendemain du 7 juillet, alors que Marine Le Pen se préservera pour les présidentielles prévues au premier semestre 2027.


A partir de cette date, la France sera totalement gouvernée par l'extrême droite, à n'en pas douter...


Note :


(*) Notamment « Un nouveau règne de barbarie ».

(1) lors de son 2è mandat, la majorité présidentielle a abusé de l'utilisation de l'article 49." de la constitution lui permettant de faite adopter des textes sans débat et par un volte bloqué (en une fois). Cette méthode est décriée par tous les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale.

(2) Emmanuel Macron use et abuse de cette formule ''en même temps'', comme qui dirait : je suis de droite libérale et, ''en même temps'', je marche pour l'extrême droite, même si je donne l'impression du contraire !

(3) François Mitterrant a dissout l'Assemblée nationale en 1981 pour avoir une majorité de gouvernement, ce qu'il a réussi à avoir mais pas en 1988, ce qui a entrainé la première cohabitation (le Président gouvernant avec un Premier ministre d'une majorité qui n'est pas la sienne). En 1997, Jacques Chirac, alors Président, a procédé de la même manière mais en dehors de tout contexte de crise, ce qui a permis au Parti socialiste de revenir au gouvernement. Ce fut la 2è cohabitation.

(4) Le JDD du 9 juin 2024


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