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Changer ou pas...!

Il est des moments dans la vie où s'impose à nous le "choix" soit de changer de cap, soit de persister dans la même voie qui ne mène nulle part; ou alors - et tant mieux - opter pour la rupture qui nous trace d'autres perspectives, heureuses ou malheureuses, performantes ou entièrement dévastatrices mais qui permettent de rompre le fil belliqueux.


Le choix est ainsi multiple et peut nous ouvrir de nouvelles portes, l’important est de ne pas se dire et s’en convaincre : je n’ai pas le choix ! En plus d’être défaitiste, ce prononcé est fataliste, lapidaire et menant vers sa propre décrépitude. Car, dans cet unique choix, celui de n’avoir pas le choix, s’insère la suggestion qu’il n’ y ait d’autre choix que de faire le choix d’aller ailleurs, plus loin, à l’infini salvateur.


Lorsqu’une personne se trouve face à cette interpellation existentielle : dois-je me flageller dans/par cette léthargie ou devrai-je créer la rupture qui m’ouvrira les voies de l’insondable ? La réponse la plus adéquate, la plus objective, celle qui devrait s’auto-suggérer est justement de provoquer la rupture. Lorsque les choses de la vie sont bloquées, n’avancent plus ou nous jettent dans le marasme de la reculade, la rupture est justement ce choix qui s’impose.


La voie unique de persévérer dans ce qui ne marche pas, n’insuffle plus l’envie d’aller plus loin et de meilleure manière, est un constat d’échec et non la certitude de l'équilibre par ce qui ne changera pas. Car tout change, en mieux ou en pire, peut-être pis, jamais dans la linéarité de la vie. C’est comme l’eau qui vient se bloquer face à un mur. Elle semble plate et immobile, pourtant elle entame son travail de sape, en érodant les parois et en s’infiltrant jusqu’à l’affaissement final de ce mur qui semblait haut et bien ancré dans l’espace. La rupture, comme le formulent ceux qu’on appelle les ‘’experts en stratégie’’, est un moment de choix qualitatif même si, en apparence, il se pose en bifurcation. La rupture n’est pas forcément le résultat d’une crise.

 

Si toute crise aboutit soit à la rupture et au changement de cap soit à un retour en arrière désastreux, le changement de cap est généralement le fruit d’une décision volontaire et assumée. Il ne se produit pas comme conséquence du hasard. Il intervient en acte objectif ou en situation d’après coup et s’accomplit à l’insu de la (les) personnes(s) qu’il emporte dans son sillage. C’est valable pour un individu comme pour toute organisation (civile, politique, publique…).

 

La posture facile et commode énonçant que l’on « n’a pas le choix » est dangereuse de manière active ou passive. Dans le premier cas, elle aboutit au renoncement de toute ambition, voire à la vie tout simplement. Dans le deuxième cas, elle déstructure toute volonté chez l’individu ou l’organisation qui en est ‘’éclaboussé.e’’, en ce sens qu’elle autorise tout ce qui mène vers la déconfiture finale.

 

La croyance défaitiste dans ce que l’on peut ou pas doit en permanence se ressourcer de cette idée que l’on a toujours le choix, « même si souvent les choix ne sont pas forcément visibles et si l’un d’entre eux nous est présenté comme évident et impératif. Or, c’est précisément l’enjeu de la stratégie de résister aux pressions institutionnelles et aux fausses évidences, pour identifier, ou mieux, créer un choix souhaitable. L’enjeu de la stratégie, c’est précisément d’éviter le « On n’a pas le choix », ou pire encore « Il faut faire comme les autres »(*).


La structure « on n’a pas le choix » n’est pas une évidence en soi, et moins encore un choix de finalité obligée. Elle exprime la personnalité intrinsèque de la personne ou l’institution qui s’y complait. Et, en cela, celles-ci n’ont même pas le droit de cité, puisqu’elles s’inscrivent à contre-courant des beaba de la vie intercative et de tout acte empreint de sérénité et de volontarisme.

 

Cet état de fait explique la différence entre celles et ceux qui sont mus par l’instinct de contrôle, même passif, et les autres qui évoluent dans la perspective. Les premiers veulent (tout) contrôler et, quand cela ne marche pas, ils abandonnent. Les seconds n’envisagent en aucun cas le renoncement, d’où leur propension à toujours se projeter dans le devenir incessant. Le point de rupture ici est la capacité, ou non, d’envisager autre chose que l’acquis ou le non-acquis.

 

Là est la différence entre nous !


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(*) Philippe Silberzahn, « On n’a pas le choix » ou la démission du stratège », contrepoints.com, site ultra-libéral dont je ne partage ni la philosophie ni l’approche et encore moins les idées.

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